Gourdon. Le Vieux Four : bon coin caché

 Gourdon, dans le haut-pays de Grasse. Aérien et «hors Côte». Son château, ses échoppes d’artisans et boutiques gourmandes, son air pur, sa vue, son œuvre… Stéphane Lucas y a tenu le Vieux Four, en est parti, y est revenu, et puis…

A vos cahiers de vacances ! Ouvrir au chapitre L’Ecole des Filles, au Bar-sur-Loup, son restaurant avec menus-ardoises au mur, cour de récréation, dîners sous le mûrier. Pendant sept ans, la clientèle de la Côte vint réviser la simplicité chez cet ancien de belles maisons (Grand Véfour, Château de la Chèvre d’Or, Clos Saint-Pierre au Rouret…). Cahiers refermés et affaire cédée, il a retrouvé Gourdon et l’adresse de ses premiers bons points.Dans ce coin caché à la vingtaine de couverts, poutres blanches, murs de pierres et petits ours-mascottes sur tables, sa cuisine du marché a fait merveille : brouillade et asperges blanches, cabillaud à la plancha, pommes grenailles, épaule d’agneau confite, polenta et carottes fondantes, gaufre au four et sorbet citron…

Aujourd’hui, Anthony Geai, son compagnon de route depuis dix ans, ne change pas une ligne à l’histoire. La courgette au chèvre de Cipières, pistou et roquette, la pièce du boucher à la fleur de thym, poêlée de légumes, jus de viande corsé, le pain perdu aux fraises ou la pêche pochée à la fleur d’oranger ont un petit air de déjà vu mais l’assiette est soignée, sans esbroufe terroir ni addition d’altitude. En cave, quelques vins choisis: le Clos Saint-Joseph, le plus alpin des Côtes de Provence (Villars-sur-Var), et d’excellents varois comme Château Rozan, l’un des fins rosés du moment, et Château de Vaucouleurs, pépite bio de la famille Matthieu De Wulff (Domaine du Jas d’Esclans) dans la vallée de l’Argens. Pas de vue, c’est entendu, mais le joli accueil d’Eve, l’atmosphère rustique-bon enfant et les plats à la loyale d’Anthony, de l’entrée au clap de faim, Le Vieux Four est toujours vaillant.