Dans une rue près de l’église, l’enseigne s’exprime avec humour. Cà zouke à Bandol ! Et c’est plus que bon chez Cécilien Marongui…
La voilà donc la jeune table ardente et talentueuse qu’on cherche tout au long de l’année ! C’est si bon… avec ci, comme dans Cécilien. Cécilien Marongui dont on n’a pas fini de parler sur les réseaux gourmands. A première vue, pas de quoi fouetter un bistrot. Courte terrasse, intérieur au look contemporain, bois clairs, couleurs tendres et pierres taillées, mur végétal et blanc comptoir. En cuisine, Cécilien et son complice pâtissier, Damien Zych. En salle et à la faconde, Daniel Marongui, le père.
Attention, vibrations ! Pour l’accord du savoir-faire et des idées, le respect des bases, la créativité sans chimères. Cécibon a ouvert en mai l’an dernier et on a du recul pour juger ce gamin de 27 ans dont la formation ressemble à une trilogie gagnante : Arnaud Donckele à La Vague d’Or (Saint-Tropez), Yannick Alléno au Terroir Parisien), Jean-Louis Nomicos à la Fondation Louis Vuitton, avant un passage à l’Hôtel Ile Rousse à Bandol.
Ce décor sympathique ouvre l’appétit mais il y a bien davantage. L’esprit et la « main » en cuisine – technique, idées, respect des bases – et la vista créative en accord avec le terroir.
CPendant deux ans Cécilien s’est rôdé sur le marché de Bandol en proposant les plats à emporter d’un fait-maison nommé Cécibien et aujourd’hui, la voie est libre pour une partition plus accomplie.
D’entrée, j’ai aimé la cade toulonnaise à l’ail noir, façon terroir retrouvé, le carpaccio de saint-jacques et dattes, petite merveille de finesse, des gnocchis poêlés, sot-l’y-laisse, jeunes poireaux, jus de volaille et parmesan tout en gourmandise. J’ai contourné l’oeuf parfait à l’émulsion de maïs, caramel au curry de Madras – trop d’oeufs parfaits sur trop de cartes – pas le paleron braisé, à tomber, qui avait pris tout son temps de cuisson avec carottes (ultra) confites, crème d’ail et jeunes pousses. J’ai tenté la pavlova, confit mangue-passion, meringue croquante et chantilly, dessert souvent décevant, ici ravivé.
Le tout, franc du produit et gorgé de naturalité concilie tradition et tendance et la sélection des vins ne se trompe guère avec Dupéré Barréra, Tempier et Gros Noré en Bandol ou les cuvées bio des Annibals (Coteaux Varois) et du Château des Sarrins (Côtes de Provence).
Enfin, bienvenue à l’école des fans ! Le premier d’entre eux a presque la larme à l’oeil en énonçant, volubile, ces plats qu’il a vu naître et grandir dans la cuisine de son fils. Daniel Marongui a quitté son métier de policier municipal pour l’épauler en salle. Il en rêvait, il revit. Le lien père-fils, l’accueil chaleureux, la gastronomie centréée sur l’essentiel culinaire, l’envie, le style… un hymne à la joie. Ô les beaux jours à venir !
Infos pratiques
- Adresse : 3 rue de la Paroisse 83150 Bandol
- Tél : 09 62 51 18 87
- Site : @cécibon bandol
- Menu : Menu 42 €
- Carte : 45/58 €
- Fermeture : Fermé mercredi et jeudi