Antibes. « L’Arazur »: L’envolée de Lucas

Dans le Vieil Antibes, Lucas Marini a fait de «L’Arazur» l’une des jeunes tables talentueuses de la Côte.

D’abord, on pose leurs bagages. Avant d’ouvrir le restaurant du Vieil Antibes, Lucas Marini et Jeanne Martin ont vu du pays et fait de grandes maisons. Le genre de parcours qui peut vous étouffer dans l’oeuf : l’aura d’un chef, le fracas d’une brigade, l’angoisse de l’étoile… mais le bonheur d’apprendre !

Pour Lucas, Le Meurice avec Yannick Alleno, Le Grand Véfour de Guy Martin, Ledoyen avec Christian Le Squer, Le Mirazur de Mauro Colagreco… Jeanne, après l’Institut Paul Bocuse, en salle et en cuisine, Le Bristol avec Eric Fréchon, L’Astrance de Pascal Barbot, Jean Georges Vongerichten à New York, Mauro Colagreco à Menton.

A l’ouverture, on notait pourtant «Lucas, fin technicien mais l’assiette manque de simplicité, peut mieux faire». Le jeune couple au brillant parcours apprenait la vraie vie. Deux ans plus tard, L’Arazur est l’une des meilleures tables d’Antibes et compte parmi les solides espoirs de la Côte d’Azur. De sa cuisine ouverte sortent des plats limpides, non en transparence, sinon celle d’un savoureux carpaccio de loup, pickles de légumes et vinaigrette au kiwi. 

Les asperges vertes au doux croquant sont de chez Jérôme et Nathalie Galis, en Vaucluse, rôties, sauce parmesan, condiment ail noir et jaune d’oeuf, l’accord homard-chanterelles est subtil et dans la série des ris de veau croisés sur tant de cartes, vous aimerez celui de Lucas, petits pois à la sarriette, sauce soja et ciboulette.

Encore un instant avec les fruits exotiques, crémeux mascarpone, crumble café et sorbet fruit de la passion et vous risquez l’abus de compliments. Jeanne les acceptera volontiers, elle qui doute peut-être moins que Lucas. Lui avoue l’influence de Christian Le Squer pour les fondamentaux et de Mauro Colagreco pour la créativité. Tout à fait d’accord. 

L’Arazur est désormais en confiance, salle plus claire, table d’hôtes bienvenue dans son décor de bistrot-gastro, cave éclectique qui aime la Bourgogne et la Vallée du Rhône et effleure la Provence. Enfin, cette jeune adresse à la trentaine de couverts et avec une courte terrasse sur la rue, a compris qu’il ne suffisait pas d’être doué pour rafler la mise. Les premiers émois passés, restent le talent en cuisine, l’accueil en douceur et une addition en harmonie. Rien de tel pour durer !