Le Cannet des Maures. « La Table Saint-Roux »: esprit bio et Provence World

Au cœur du Var, le Château Saint-Roux, lieu inédit et réussi de l’oenotourisme, offre l’espace et le spectacle, le gîte et le couvert. Bio, généreuse et conviviale, sa «Table» !

Partir à l’autre bout du monde ou rester dans le Var où les vignobles ont du talent et l’oenotourisme est en plein essor, çà se discute. Mais restons au coeur du Var, par exemple dans la plaine des Maures, au Château Saint-Roux, l’un des quatre domaines viticoles de l’homme d’affaires britannique Mark Dixon. Berne, Saint-Roux, Les Bertrands et Les Launes (rebaptisé Up, Ultimate Provence), 1.000 ha dont 300 de vignes… on commence à prendre la mesure de cette Dixon Collection, créatrice d’images nouvelles, d’essor viticole et d’emplois bienvenus. A Saint-Roux, le plus  » imagé », c’est surtout la métamorphose d’un domaine viticole, une découverte accessible au plus grand nombre et un lieu d’évasion cohérent, réfléchi et réussi.

Si cette collection est encore inachevée, sa stratégie est claire. Au Château de Berne, le luxe champêtre et les étoiles, dont celle de Benjamin Collombat au Jardin de Benjamin. Au Château Saint-Roux, l’évasion provençale, des chambres au beau décor de Provence, et un savoir-vivre à grand spectacle. Benjamin, conseiller maison, fixe la ligne culinaire, l’énergie de Bénédicte Cochard, la jeune directrice, fait merveille et on commence à parler de la cuisine de Guillaume Rigaudias, formé à Londres, au Méridien Nice ou chez Pascal Lac, grand pâtissier-chocolatier de la Côte d’Azur. Une table, un esprit, une atmosphère, Saint-Roux vous tend les bras et une découverte s’impose au soleil de mai.

Ici, une gastronomie pure et dure ne serait pas à la fête. Vous imaginez Bibendum caresser le petit âne du parc animalier, choisir un rosé bio à la boutique et faire un tour en Citroën 1925 ? Peut-être mais avec ou sans guide rouge, dans la grande salle au chic rustique ou sur la longue, longue terrasse ouvrant sur le vignoble, le chef propose savoir-faire, engagement locavore et rapport qualité-prix imbattable.

La terrine aux fruits, compotée d’oignons rouges et mâche du potager est une entrée raccord avec l’esprit maison, davantage que le gravlax de saumon fumé, cette bouée de sauvetage de tant de cartes. La pluma et poitrine de cochon confite, gratin de pommes de terre, petits légumes et jus de cochon au foie gras, est un plat d’heureuse nature, aussi généreux que le gigot d’agneau à la rôtissoire, le pigeon cuit sur le coffre, gnocchis et légumes ou le pavé de loup et gambas et ravioles de chèvre du domaine.

Métamorphosé en un «Provence World» ludique et raisonné, le château cultive esprit pionnier et vocation bio (le potager et la fromagerie) sur la route de la Garde-Freinet et les vendredis soir de juillet on guinchera à sa guinguette tandis que le domaine Up lancera ses rosés effervescents. Les Vignobles de Berne, c’est bio et c’est fou !