Alain Ducasse, encore ? Toujours…! Invité de Laurent Delahousse, le 1er octobre, sur le plateau de “19h le dimanche” aux côtés de Bernard Lavilliers. On pense bien sûr à sa “promo” du moment, comme pour tout invité de passage à la télé : le film, La Quête d’Alain Ducasse” de Gilles de Maistre, qui sort cette semaine, et le livre “Manger est un acte citoyen” (éditions Les Liens qui libèrent”)…
Tout n’a pas été abordé, bien sûr. On était dans le portrait dominical et bienveillant, pas dans l’enquête, qui reste à faire, sur “Argent, toques et contrats” et autres coulisses, au risque de l’investigation. Mais l’esquisse était intéressante. Emouvante et amicale, d’abord, autour d’une volaille cuisinée, à Vence, par Maximin, Epié et Cerutti en souvenir des années Vergé à L’Amandier de Mougins et d’un poulet-légumes signé Ducasse en 1979. “C’est un provocateur… c’est pas un gaillard facile !”, dit Maximin, qui a pu juger son amitié fidèle.
Près de quarante ans plus tard, sa cuisine de “paysan raffiné” a fait du chemin. Quant à son emprise !… Ducasse “Premier Ministre de la Gastronomie” dit Delahousse… C’est peu dire. Accueillir Poutine à Versailles, recevoir, comme chez lui, les couples Trump et Macron au Jules Verne, sur la Tour Eiffel, premier symbole de la France, être posté aux carrefours stratégiques du métier, c’est être, pour le moins, un chef de pouvoir. Cette évidence: la table est politique autant que saveurs, séduction et sentiments, sinon la gastronomie ne serait pas autant liée, dans autant de pays, aux fiertés et aux diplomaties nationales. Quant à “démissionner” des étoiles comme l’a fait Sébastien Bras, c’est encore moins un choix approuvé par Ducasse, rompu aux rapports de force.
Mais il y avait plus fondamental. Apprendre, goûter, découvrir sans cesse à travers le monde. Aller la rencontre d’artisans, créateurs, artistes, lieux, produits, cuisines et cultures… S’enrichir des autres et partager les connaissances avant de transmettre. La quête… On comprend mieux que le chef d’entreprise qui emploie une cinquantaine de nationalités dans dix pays (30 restaurants, 2.000 employés) et se nourrit de ces diversités et métissages, ait appelé à voter Macron et non Le Pen, au nom du mélange des cultures, ce “trésor d’intelligence”.
Ce dimanche, on a entraperçu ce qui le “fait courir”. Sans être naïf ou fleur bleue et surtout pas adepte de cette niaiserie – “la cuisine n’est que de l’amour”! – j’ai trouvé assez juste ce moment. Alain Ducasse, suite et pas fin…