Au premier jour de juillet, Max Callegari, chef-propriétaire du Logis du Guetteur, aux Arcs-sur-Argens, a refermé le livre de sa vie et écrit le mot fin. La manière qu’il a choisie pour s’éloigner ne doit pas être jugée mais elle nous interroge tous et ses amis seront nombreux à l’accompagner, mardi 7 juillet à 14h à l”Eglise des Arcs.
Il était cuisinier, hôtelier, restaurateur, mieux encore, Maître Restaurateur Varois, du nom de l’association qu’il avait créée en 1990 et anima jusqu’en 2010. Il «comptait» et inspirai le respect dans le paysage de la restauration sans être un notable au sens “installé” et immobile où on l’entend parfois.
Sa disparition est celle d’un homme bon et droit qui s’était fait un devoir de conserver et d’embellir Le Logis du Guetteur créé par ses parents au plus haut du village, dans l’ancienne demeure des Comtes de Provence dont il avait fait une adresse de confiance et un lieu d’hospitalité.
Il était Max la tendresse, au regard d’enfant et à la voix chantante, qui mettait de l’humour dans sa vie, adorait les siens, son métier, le Var, sa terre natale.
J’ai aimé sa joie, ses réparties, une légèreté funambule, un franc parler qui ne cherchait pas à blesser, la pointe d’accent qui valait passeport pour tous les suds, sa présence quotidienne dans son auberge au décor de cape et d’épée et à la tour sarrasine.
J’ai aimé le professionnel disponible, généreux, à l’écoute de chacun. Le pilier d’amitié qui n’oubliait jamais ses copains de promotion (1974) à l’Ecole Hôtelière de Nice, l’artisan sensible, l’aubergiste bienveillant et respecté.
J’ai été touché par sa cuisine en grande tenue qui s’évadait parfois du terroir, par sa gastronomie de tradition, loin des modes et des concepts éphémères, qui mettait en scène foie gras de canard aux navets et compotée d’oignons,, pavé de biche au vinaigre de Modène, gratin de homard au sabayon ou pithiviers aux amandes amères…
Fin tragique d’un cuisinier et restaurateur… En ces temps de doute et d’angoisse, sa disparition prend une résonance particulière pour tous les acteurs de l’hôtellerie-restauration et révèle plus encore la réalité d’un métier implacable, passionnant et aujourd’hui en danger et une société d’indifférence qui oublie trop souvent ses valeurs anciennes. Au coeur de l’été, Max Callegari l’a prise au dépourvu, a rassemblé ses forces et s’est envolé vers une destination heureuse où on reconnaît, pour l”éternité, qu’il est un homme bon…
3 comments
Oui vous avez raison quand on me l a appris ça été un énorme choc on se voyait souvent,moi j ai préféré tourner la page les derniers temps je le trouvais très très fatigué voilà un ami un f.: qui a choisi un chemin inhabituel pensée à toi Max et je me souviendrai du repas d anniversaire pour l anniversaire de Catherine……
J’ai eu l’occasion de déjeuner plusieurs fois dans ce magnifique restaurant et d’apprécier la cuisine de ce chef talentueux. J’espère qu’un autre chef reprendra le flambeau afin que ce merveilleux domaine, qui fut l’oeuvre de sa vie, ne tombe pas dans l’oubli…
Je suis tout à fait d’accord avec votre jugement et votre ressenti concernant Max Callegari, si attachant et chaleureux, et sa maison de charme dominant Les Arcs. Pour votre information, le Logis vient d’être repris par Mme Daphnée Godin et M. Filipe Gomes, avec Alexandre Sorton en cuisine, ancien, notamment, de Bruno Oger, Bertrand Lherbett et Nicolas Decherchi.
Je n’ai pas visité cette adresse (elle a changé de nom et devient “le Château d’argent”) et je n’ai donc pas d’avis.
Mais elle continue de vivre et, même dans un contexte difficile, c’est une bonne nouvelle.
Merci de votre attention et à bientôt peut-être sur mon blog ? Bien à vous