Fêtes, festivals, salons… il faut toujours un peu de temps pour qu’une manifestation se mette en place. Avant de devenir un événement gastronomique, la deuxième édition du Chefs World Summit de Monaco (26 au 28 novembre) est déjà un vrai rendez-vous. C’est beaucoup !

Michel Troisgros, chef de l’année, entouré de quelques élus du Top 100 (photo Cook & Shoot)
On se rencontre, on se promet de revenir et on demande la suite. Sommet mondial peut-être pas, mais international, oui, comme l’est la place de Monaco avec son environnement, son image, sa visibilité. Débats, conférences, démonstrations, stands, fournisseurs et producteurs, prises de contacts… dans les larges habits du Grimaldi Forum de Monaco, le « sommet » organisé par Catherine Decuyper, sous la direction de Philippe Joannès, chef exécutif du Fairmont, a déjà acquis sa légitimité et a créé un lien.
Celui entre les chefs est le plus visible, c’est même la marque de fabrique d’une manifestation qui vise à être plus qu’une mondanité gastronomique et où il faut déjà voir et être vu. Rien de tel qu’une liste pour l’évaluer et un classement – « mondial » – pour donner du grain à la communication et à la discussion (courtoise, on est à Monaco !). Des chefs ? Plus qu’en 2016. Régis Marcon, parrain qui a parfaitement joué le jeu, avec ses mots sur la formation, la rigueur, le métier, Emmanuel Renaut, Michel Troisgros, Nicolas Sale, Arnaud Donckele, Jacques Maximin, Olivier Roellinger, Christian Le Squer, Christophe Bacquié, Pascal Barbot, Paul Pairet, Joan Roca, Alexandre Mazzia, Edouard Loubet, Mathias Dandine, Matthieu Dupuis-Baumal… Etoilés et étoilables ensemble, de beaux échanges lors des conférences et dans les travées de ce salon encore intimiste qu’ont parcouru de jeunes restaurateurs parfois venus de loin: l’histoire continue.
Invité dès la première édition, le Magazine Le Chef a dévoilé dimanche son classement des « 100 Chefs » 2018. Les pairs jugent les pairs – pourquoi pas – et on ne voit aucune raison de partir en guerre contre ce « Top 10 » : Michel Troisgros, chef de l’année, dans sa nouvelle Maison à Roanne, devance Yannick Alleno, Joan Roca, Arnaud Donckele (pour la 1ère fois dans le top 10), Pierre Gagnaire, Emmanuel Renaut, Enrico Crippa (Piazza Duomo, à Alba, lui aussi nouveau dans les dix premiers), Pascal Barbot, Seiji Yamamoto, Alain Ducasse. La suite est aussi relevée… Le cours des conférences, pas toujours suivies comme elles auraient du l’être, l’était également : la gastronomie éco-responsable, chef propriétaire ou chef salarié, la tendance vegan, cuisine et pâtisserie, chef de cuisine et chef d’entreprise, chef et salle, duo fusionnel…
Enfin, le cœur du sujet – et du budget – c’est aussi l’espace des exposants, mieux structuré et plus lisible que l’an dernier. Grandes marques rompues à tous les salons, Pme régionales en pointe, beaux produits (France, Italie, Espagne…) et pas seulement sud (Saint-Jacques du Fumoir de Saint-Cast; Porc Noir de Bigorre du collectif « Padouen »…) et suffisamment de convivialité et d’éclectisme pour voyager en troisième édition… En route vers le sommet.
Quelques images, côté exposants :

Pain Petitfour, habitué des grands salons (photo J.G.)

La Maison Ardoino, tout l’or de la Ligurie. Avec Guillaume Mallet, chef de L’Etage, à Lyon (photo J.G.)

Karim Djekharr (Huilerie Saint-Michel, à Menton): les chefs aiment ses huiles (photo J.G.

L’huile « signature » de Philipe Joannès, dans la collection Saint-Michel : anisée, macération de fenouil frais (photo J.G.)

Davide Dalmasso, imperator de La Cambuse (photo J.G.)

Katya et Sarah : signé Kaviari ! (photo J.G.)

Emmanuel Barge : les chefs votent EBH ! (ici, collection Arte) photo J.G.)

Matera, la dernière collection d’EBH (photo J.G.)