Vu son emplacement, on devrait dire “Fine Mouche”. Face à la terrasse du restaurant, l’entrée de la mairie de Nice. A deux pas, la place Masséna, la rue Saint-François de Paule, La Petite Maison, sa table emblématique, le Cours Saleya et toutes les couleurs du Vieux Nice… Fine Gueule est au carrefour des bons chemins. A l’intérieur, la cuisine vitrée n’a rien de très nouveau mais elle est centrale, dévore l’espace et impose la convivialité maison. L’adresse a hérité de In Vino, l’enseigne précédente, cette capsule spéciale où à l’heure du coup de feu, Géraud Gary-Bobo peut dompter jusqu’à cinquante couverts.
Passé par quelques belles maisons (Le Carré des Feuillants, Joël Robuchon à Monte-Carlo, La Mère Brazier, La Cour des Loges, Le Royal Bellecour à Lyon), il ne jure que par l’Institut Paul Bocuse, où il a rencontré Kim, sa femme. Ce bocusien de coeur coiffé d’un bandana ne bricole pas une bistronomie pour les mauviettes mais offre une cuisine gourmande et rassembleuse. Derrière les parois vitrées, le punch de cet extraverti sympa s’exprime en mode commando. Ardoise du déjeuner ou carte plus élaborée du soir, il ne s’enferme pas dans un terroir et redonne du peps à plus d’une recette “tradi”. A tel point que le guide Michelin, convaincu par l’esprit et le prix, lui a accordé son seul nouveau Bib Gourmand de l’année dans les Alpes-Maritimes. C’est justice, dès la formule de midi (16 €) avec velouté de châtaignes et toast de brioche et une délicieuse kefta de boeuf et aubergine confite.
Même niçois depuis plusieurs générations, ne craignez pas l’alerte pissaladière, sinon vive l’oeuf mimosa, bio – pas le “mayo” de comptoir – avec coeur de sucrine, ou l’excellente burrata de Fabio Merra et marmelade pomelos-noisette. La carte balance entre malice bistrotière et gastronomie bonhomme et on ne vous fait pas le coup générationnel de la table branchée. On aime le “bien fait” et l’assiette généreuse (les pâtes casarecce et gambas, bisque à l’estragon), les classiques assumés, revus en finesse, rognons à la plancha-purée, cabillaud rôti façon aïoli, pain perdu ou encore “notre fameuse” tarte au citron meringuée, tout simplement bonne et sans péché d’acidité.
Infos pratiques
- Adresse : Fine Gueule, 2 rue de l'Hôtel de Ville, 06000 Nice
- Tél : 04 93 80 21 64
- Site : www.finegueule.fr
- Carte : Env. 35/45 €
- Fermeture : Ferm. lundi midi et dim.
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Nous étions 6 ce vendredi et avons choisi « Fine Gueule » pour son Bib Gourmand Michelin et l’article de Jacques Gantié. L’accueil est sympathique. Lors de la prise de commande, nous avons délaissé votre formule à 19€ pour déjeuner à la carte. Nous étions conscients que l’addition atteindrait une certaine somme soit 479 € (soit 25 couverts à 19€) et bien pour cette somme (80€ par tête), nous pensions à avoir droit à un amuse-bouche en entrée, à défaut un pousse-café à la fin du repas ou à défaut les cafés offerts. Outre le manque de sens commercial des patrons, il faut signaler le refus d’accepter le paiement par chèque, c’est inacceptable, nous avions laissé une l’empreinte carte bancaire réclamée pour la réservation, mais encore plus inacceptable la justification (bidon) de ce refus par la patronne «les autres restaurants font de même». Ce jour là, anecdotique mais pénalisant, l’abattant des WC hommes était cassé et branlant. Ne mérite pas un Bib gourmand.