C’est beau la vie de palace, surtout quand il se renouvelle, marie art et gastronomie et reste fidèle à son style et son histoire. Dans ce sens, l’aggiornamento de l’Hôtel Martinez aura été l’événement de l’année sur la Croisette.
Le Martinez d’avant n’était pas un quidam hors du temps mais la haute compétition réclamait davantage. La version signée par l’architecte Pierre-Yves Rochon apporte épure et contemporain tout en renouant avec l’Art Deco originel (1929). Tenue blanche et notes bleues, 409 chambres et suites comme autant de nuances, le palace retrouve sa dimension romanesque. Il respire l’air du large.
A table, hors La Palme d’Or et les récitals étoilés de Christian Sinicropi, voici deux espaces pour une même carte: Version Originale en intérieur, Le Jardin du Martinez à l’extérieur. On peut encore profiter du second (l’ancienne piscine a disparu) et sa terrasse-place de village au sol de pierres taillées, parasols et végétation méditerranéenne. La salle aux hauts plafonds, en symphonie bleu et blanc, propose légèreté, lumière et la cuisine à vue mais postée en retrait.
Quel que soit le lieu choisi, on reconnait la signature de la bistrogastronomie mise en scène. Une Sinicropi’s collection qui joue, mets et mots, avec tous les accents de la Méditerranée.
Fritto percutant de calamars, poulpe grillé au tendre croquant, le clan des ceviches, avec la chair de bonite, herbes et agrumes. Pots et poteries ou “le diable dans l’esprit d’une tanjia”, comme l’agneau confit, façon Marrakech, servi dans des céramiques dessinées et réalisées par Christian Sinicropi.
La “soupe de la Mama”, minestrone revisité avec pâtes, légumes, saucisse pérugine, pistou et bouillon, la fondue bouillabaisse (pour deux personnes), au caquelon brûlant, les pizzas et pissaladières ou le baba limoncello flambé sont également de cette distribution sudiste.
Enfin, le Martinez Bar, installé dans l’ancien Relais, palissandre et cuir, mixologie et snacking, ose le bref et le décalé comme des hots dogs en série – une dizaine, dont homard et kefta – soumis, eux aussi, à la réécriture sinicropienne («plancha teppan mini hotdogburger méditerranisé»!)
Voilà quelques séquences gourmandes d’un Martinez de toujours mais rajeuni et plus ouvert sur la ville, à l’heure où Cannes revoit sa copie “Croisette”. Jolis courts et longs métrages à suivre.
Infos pratiques
- Adresse : Hôtel Martinez, 73 La Croisette, 06400 Cannes.
- Tél : 04.92.98.74.12. (Version Originale) et 04.93.90.12.34. (Le Jardin)
- Site : www.hotel-martinez.com
- Carte : Carte 60/100 €
1 comment
Toujours une adresse merveilleuse, déclinée en plusieurs visions. A essayer, La Palme d’Or avec la grande cuisine de M. Sinicropi et la carte de vins proposée par Dominique Vion.