La Valette-du-Var. « Au Petit Nouveau »: la passion selon Matthieu

A La Valette-du-Var, cette «p’tite table» n’a pas peur des grandes. Accueil, esprit, produit… Coup de cœur.

A première vue, rien de renversant. La rue Danton a l’air d’une place de village mais on en connait de plus belles, quelques tables sur un faux gazon, une terrasse ombragée, en guise de devanture une ardoise murale… pour la couleur locale, mention peut mieux faire. Qu’importe, un indic m’avait dit le plus grand bien de ce «pitchoun», dernier né de la restauration à La Valette (ouvert en décembre) et il avait vu juste.

D’abord il y a le sourire du patron et cuisinier, comme une météo au beau fixe. Matthieu Albertini, ancien, notamment, du Lingousto à Cuers, semble ne jamais se départir de sa bonne humeur. L’ardoise va, comme lui, au plus direct, solidement armée au rayon «boucher». En entrée, une assiette généreuse de beignets au brocciu et miel du maquis, rappelle son origine corse, en haute vallée du Niolo. Ensuite, peut-être un osso bucco, la poitrine de veau farcie ou un thon katsu mi-cuit, évoquant le tonkatsu japonais (steak de porc pané et frit). Mieux encore, la côte de veau d’Aubrac, pommes grenailles. Celle-la, je ne l’oublierai pas, tendre et maternelle, cuisson exacte, plat d’hospitalité soyeux et revigorant à la fois.

Fou de produit (sa cave de whiskies écossais et japonais !), Matthieu Albertini s’approvisionne dans trois boucheries dont celle de La Fontaine, à deux pas, et le lundi à Cuers auprès de Christine, itinérante sur les marchés, pour les pièces de porc. Mais c’est lui qui découpe ses «trains» de viande et pousse sa passion jusqu’au tomahawk de charolais maturé (pour 4/5 personnes), faux filet à l’os long et hache de guerre goûteuse, pas machiste ! Accueil franc, service adorable, cuisine sincère, sur la place ou dans la salle vôutée, cette table vous remet le moral à l’endroit si vous l’avez perdu au jeu du qui masque qui. Réconfortant !