Dans l’environnement de la Place du Casino, du Café de Paris et des palaces sur-étoilés, Monaco est aussi bon prince avec les restaurants qui ont le festif international, séduisent par leurs thématiques et, si possible, offrent une cuisine de qualité.
On en compte trois dans ce périmètre. Le Buddha-Bar Monte-Carlo, Nobu (Fairmont Monte-Carlo) et depuis le printemps dernier, Bagatelle, dont le concept a été créé à à New-York en 2007. Du bistrot originel à la collection de lieux désirables par la Jet set, Bagatelle a couru le monde et s’est fait une place au soleil du lifestyle, notamment à Saint-Tropez, Dubaï, Miami ou Rio et bientôt à Londres.
Pas question de “manger triste” ou esseulé, Bagatelle sait nourrir et divertir. Il puise aussi dans le vivier de la gastronomie comme c’est le cas en Principauté avec Rocco Seminara, talentueux chef d’origine calabraise. D’où viens-tu Rocco ? Pas d’une famille conceptuelle ! Croisé il y a deux ans au Pit Stop, restaurant éphémère du Sporting d’Eté, il proposait une carte de belle allure qu’expliquait notamment sa proximité avec Franck Cerutti, au Grill puis – hors Le Louis XV-Alain Ducasse – aux restaurants de l’Hôtel de Paris.
Il n’a eu qu’à traverser la place du Casino pour rejoindre Bagatelle, Galerie Charles III. Le lieu et la cuisine y ont bien changé. Monaco découvre qu’on peut bien déjeuner ou dîner sans se ruiner à une table qui varie les plaisirs de midi jusqu’au delà de minuit quand la clientèle à haute contribution sort du bois.
Dans cette stratégie, la gastronomie de Rocco Seminara est en première ligne. Sur une carte large d’esprit, le poulpe rôti et «millefeuille» de champignons-pommes de terre est devenu signature, j’ai adoré le gourmand-paysan de la casareccia aux cèpes, le carpaccio de Saint-Jacques et radicchio confit, les petites ravioles «Al Pin» aux herbes, la selle d’agneau des Alpes rôtie à la sarriette, le millefeuille vanille au fin croustillant.
On croyait manger comme à Miami ou Ibiza avec démos de DJ mais on trouve plus apaisé, entre cuisine «France» et inspiration méditerranéenne, tempo généraliste et rigueur d’exécution. Rocco Seminara singularise le produit, joue juste la fraîcheur légumière et le temps des cuissons et il a un style bien à lui, graphique, multicolore, raccord avec le décor mais pas à sa botte.
Pour le conceptuel et le lifestyle, il y a enfin matière à bagatelliser, de la galerie-terrasse à la salle théâtrale et baroque ponctuée d’art contemporain, à la cave “secrète” pourvue en Petrus, Vosne Romanée, Montrachet ou Echezeaux et au bar à cocktails, ouvert comme un grand livre colorié. Clients «comme vous et moi», inconditionnels du brunch (le dimanche), jeunes loups et jolies cousines abonnés aux heures tardives… en bref, c’est bon, c’est fun, c’est Bagatelle…. Ou plutôt “c’était”, le restaurant ayant cédé la place à un nouveau concept, Gaïa, adresse de cuisine grecque, alors que l’excellent Rocco Seminara est devenu le chef de “Cucina” au Byblos Saint-Tropez (voir cet article).
Infos pratiques
- Adresse : Bagatelle Monte-Carlo, 15 Galerie Charles III, 98000 Monaco Monaco15 Galerie Charles III, 98000 Monaco
- Tél : +377 99 99 09 69
- Site : www.bistrotbagatelle.com
- Carte : Formules 18 et 25 €. Carte 80/100 €... et au delà
- Fermeture : Ouv. tlj
2 comments
Jolie critique ! Peut-être faut-il mentionner qu’en août 2018 “Bagatelle” de Monaco a fermé.
En effet ! Merci à vous, lecteur attentif, qui sait certainement que Bagatelle a été remplacé par Gaïa (cuisine grecque) dont je parlerai prochainement (ou s’il est encore temps !). Bonne suite et belles découvertes !