L’adresse fête ses trente ans. Pour certaines, c’est un âge canonique. Le patron et le chef somnolent, la cuisine est en voie de momification, quelques clients s’accrochent… Mais Lou Pantail – le rêve, en niçois – conte une tout autre histoire.
Les confinements n’ont pas altéré le quotidien du restaurant de Céline et Jean-Paul Nespolo, qui ont mis à profit un temps de fermeture pour embellir et rationaliser leur établissement. «Au delà de la vente à emporter, nous avons changé le mobilier de la salle – assise, couleurs, design – pour assurer le meilleur confort à nos clients et tout en conservant le four à pizza nous avons surtout réaménagé la cuisine, gagnant ainsi un poste de travail et un espace précieux», dit Jean-Paul Nespolo, qui a confié la mission à ECHR (Saint-Laurent du Var), la société de création de cuisines professionnelles de Serge et Damien Hairabetian, incontournable dans le métier, des adresses de prestige à la jeune bistronomie.
Lou Pantail montre aussi l’exemple dans la gestion de l’entreprise. Céline et Jean-Paul Nespolo viennent d’associer Christophe Aramini et Jeremie Sturner, deux jeunes dont l’engagement en a fait depuis onze ans des «bébés Pantail», le premier en salle, le second aux côtés du chef Yannick Mary, dix-huit ans de maison. La jeunesse et l’expérience. Cet esprit de famille comme la chaleur de l’accueil et la qualité du répertoire italo-niçois ont fidélisé une belle clientèle venue de toute la Côte d’Azur.
Un pan bagnat de collection, baigné d’une huile d’or
Et puis il y a le pan bagnat, l’invité du week-end devenu star de la vente à emporter. Celui-ci est de collection, pain rond à l’emballage soigné et depuis six ans fourni en exclusivité par la boulangerie de Jean-Marc Bordonnat. Pas un pain de miséricorde dont l’embonpoint cacherait thon émietté et bribes de mesclun mais une gourmandise légère aux légumes choisis, baignée d’une huile d’or du pays des Baux (Château d’Estoublon). J’exagère à peine mais ne serait-il pas le meilleur pan bagnat du monde ?
Enfin, l’heure de la libération des terrasses approche. Celle-ci, aux quarante couverts, protégée par une haie de verdure, est déjà assaillie de réservations. Socca, petits farcis, pissaladière, daube-raviolis «de la nonna» (la grand’mère), gnocchis à la sorrentina, tartare de veau aux artichauts violets, pâtes carbonara et pizzas vont régaler à nouveau les amateurs de simple et heureuse cuisine. La spécialité de Lou Pantail.
107 avenue Saint-Lambert. Fermé lundi. Tel. 04 93 52 02 51. Site www.loupantail.com