Nice. « Nespo » succède à « Villa Corleone »

De la cucina sicilienne de Villa Corleone à la carte à l’italo-niçoise de Nespo, changement de programme et d’atmosphère. Une nouvelle adresse à découvrir !

Le boulevard Victor Hugo, le plus ombragé de Nice, vient de connaître une révolution silencieuse. «Villa Corleone», trattoria sicilienne au décor tradi et à la cucina familiale, a vécu. Adieu parrains sans Cosa Nostra, rideaux rouges et pâtes flambées à la grappa dans la meule de parmesan. Mais qui a «tué» Corleone, au pied de l’hôtel La Malmaison? Le coupable est Nespo, alias Sébastien Nespolo, jeune niçois dont le diminutif a donné l’enseigne nouvelle et qui dit tout devoir à une grand’mère experte. Merci, «la nonna» !

Le changement est radical. Avec un investisseur de Marseille (!) il a fait table rase de l’adresse ancienne et créé un décor contemporain qui résume le sujet : accueil, produit, cuisine. Tout le monde dit çà mais ce restaurant ouvert depuis deux mois est gonflé à bloc. Avec sa version italo-niçoise assortie de quelques standards (foie gras de canard et chutney de figues, sole meunière, foie de veau, tartare de bœuf au couteau…), à mi-chemin entre bistronomie et gastronomie, Nespo restaure clair et net, de l’ardoise aux quatre suggestions à une carte sans litanie.

Bonne friture de calamars, pissaladière, artichauts violets et pecorino, risotto crémeux avec poulpe et chorizo de belle gourmandise, côte de veau milanaise à la panure croustillante mais à la suavité à revoir, filet de saint-pierre et courgettes trompette, linguine au homard bleu, rigatoni à la truffe, tiramisu, île flottante… 

Venu du Chantecler (Hôtel Negresco) auprès de Jean-Denis Rieubland, passé au Tire Bouchon dans le Vieux Nice puis à L’Aromate, la table étoilée de Mickaël Gracieux, le nantais Victorien Duchesne orchestre le renouveau. A midi, habitués de l’antique Sicile, notables et clientèle d’affaires partagent cette convivialité et il faut venir le soir (DJ le mercredi) pour explorer la carte et partager un ton plus jeune.

Table festive et d’atmosphère, terrasse-véranda comme un salon de lumière, service cool mais attentionné, carte des vins huppée mais qui cherche sa voie (tiens, aucun cru de Bellet !)… Nespo s’affirme et rassemble. Et pourrait devenir le nouveau rendez-vous d’un «tout Nice» (re-) découvrant le calme chic et oublié de Victor Hugo.