Nice. “Zorzetto” : Maryan est arrivé !

Tiens, le Père Noël s’est lancé dans la bistronomie ! Barbe de lutin hipster, sans gilet rouge mais en tablier noir, il va et vient le long d’une table XXL où trône une meule de parmesan. Son royaume c’est Zorzetto, diminutif italien de Zorzo (Georges) et le nom d’un chausseur parisien qui doit dessiner des bottes de sept lieues. A Nice, c’est le dernier né d’une collection dont on ne voit jamais la fin.

Z comme zoli, le mur-fresque aussi fleuri que la barbe du chef ou comme zakouskis, les mignardises (offertes) proposées sur un présentoir à trois étages : cervelle de canut, œuf bio, saucisse de Morteau, charcuteries, parmesan, lentilles…

On n’imaginait pas Maryan Gandon, chef de palaces voyageur (1), se lancer dans le bain de la jeune restauration niçoise. Eh bien, c’est fait. A l’emplacement de l’ancien Coco Rico, non loin de Franchin, l’épatante brasserie de son fils Antoine, ce breton, fils d’un boucher-charcutier de Saint-Malo, régale dans ce joyeux bistrot-gastro.

Gourmandes, les pâtes préparées à la française, concept rappelant celui d’Armand Crespo dans le Vieux Nice (Le Bar des Oiseaux). Délicieux et plus vegan tu meurs, les fusilli et légumes d’hiver, purée de céleri et pruneaux, dans un bouillon détox au thé matcha. Très Quai d’Orsay, les bucatini négociant avec le homard, jus corsé et râpée d’orange bio.

Géant et un péché, le formidable tiramisu à la cuillère. Et malin, le menu en six plats de 26 à 46 € (les conchiglie rigate, burrata, sauce tomate, olives noires, kumquat et caponata d’aubergine) et aux intitulés corsés («les plats de Madame et ses amants, les plats des cuisiniers, des ministres…).

La carte des vins débute, le service est parfait d’attention, le décor – toiles cirées années 70 aux motifs ananas, léopard, à pois «Gilbert Bécaud», table «des amoureux» plantée dans un parterre de cacahuètes… – a une idée au mètre carré et la cuisine garde le dernier mot. Rue Dalpozzo (Zzzzz…), mangez, partagez, jouez, Maryan est arrivé après avoir quitté le monde des palaces pour bistronomizer à sa guise. C’est bon, sympa et malicieux, Zorzetto!

(1 Royal Deauville, Hermitage à La Baule, Grand Coeur à Méribel, Carlton et Majestic à Cannes, Fairmont à Monaco… et bien d’autres à Pékin, Athènes, Rome ou Beyrouth.