Se rendre dans un restaurant italien, c’est souvent enfoncer une porte ouverte. Sous ce terme générique pas de risque ou si peu du moment qu’ «’il y a des pâtes» ! Mais combien de tambouilles promettent l’Italie, Venise, le Vatican et le Vésuve réunis et vous laissent bras en croix, seul avec votre faim ? Aussi, en abordant Ceciliano je n’attendais pas de miracles mais j’ai trouvé mieux : un air de famille réjouissant à cette trattoria voisine de Cécibon, à deux pas de l’église Saint-François de Sales.
C’est bien Cécilien Marongui qui a ajouté une adresse complice à son restaurant gastronomique, histoire de diversifier l’offre. Bois des banquettes, jaune des murs, étagères façon épicerie, bocaux de funghi, grissini, cinzano, Vespa miniature… le décor fait dans la sobriété et l’assiette régale avec bonne humeur.
Cécilien a appris quelques fondamentaux à la Villa Aurora à Soiano Del Lago sur le Lac de Garde et nous fait partager ses coups de cœur et son approche de la trattoria. Une fine piadina d’Émilie-Romagne toastée au caviar d’artichauts, porchetta et fontina ouvre la carte avec la mozzarella di Bufala des Pouilles et une stracciatella crémeuse, miel et vieux balsamique. Puis les papardelle à la carbonara, pecorino râpé et guanciale croustillant – viande séchée (et salée!) provenant de la bajoue du cochon – et de remarquables casarecce siciliens aux truffesd’automne, copeaux de parmesan et râpée de truffe accomplissent leur devoir sans dogmatisme culinaire.
Çà glisse ainsi, bon et généreux jusqu’aux desserts avec une délicieuse panna cotta, coulis de mandarines et crème de marrons et une glace aux noisettes du Piémont sauce chocolat au lait. A boire, c’est plutôt court et aux chianti et barbera d’Alba j’ai préféré l’excellent rouge du Château des Annibals, Coteaux Varois du terroir de Brignoles.
Voilà Ceciliano, table de partage où une piccola team fait figure de mamma et assure l’essentiel avec Boubacar Soumaré en cuisine et Guillaume à l’accueil. A deux pas, Cécibon reste l’un des bonheurs de table du littoral varois, pas assez reconnu, où on savoure, entre audace et tradition, la cade toulonnaise, crème réduite à l’ail noir, le velouté de marrons chauds à la truffe et oignons rouges confits ou un filet mignon de cochon IGP Sud-Ouest en croûte de sauge, potiron caramélisé sauce teriyaki, servis avec ferveur et faconde par Daniel, le papa de Cécilien. Cécibon, Ceciliano… questa è la famiglia !
1 rue de la Paroisse. Bandol. Tel. 04 94 29 65 92 . Carte env. 38/50 €. Fermé dim. soir, mercredi et jeudi.